Rencontre,
confidence, confiance, attachement, fidélité, ... foi et solitude de
l'apôtre
Une confidence me fait vivre
et je ne sais plus remonter le fil par lequel elle est venue jusqu'à
moi
pour en retrouver la source.
La confidence la voici :
Jésus, le juif, fils de David,
est le Fils unique du Dieu vivant.
Celui qui le rencontre
peut obtenir la pardon de ses fautes
et entrer dans la vie éternelle.
Poussé par l'espérance
inimaginable qu'elle ouvre,
j'en ai parlé autour de moi ...
jusqu'au jour où certains m'ont demandé les preuves qu'il en était bien
ainsi.
Mais d'une confidence, il n'y a pas de preuve.
Elle est le signe d'une rencontre
et l'invitation à en faire une autre.
Elle ne se transmet pas par explication :
elle est un témoignage.
Je n'ai donc pu convaincre mes amis.
Puis j'en ai parlé à mes enfants
comme d'un héritage précieux
qu'il ne faut pas perdre.
Mais un jour ils m'ont demandé
si cette confidence permettait l'épanouissement,
si elle rendait heureux en amour,
si dans cette société difficile
elle conduisait facilement à un emploi.
Mais cette confidence ne supprime
pas le chemin à
parcourir,
elle en éclaire seulement le sens.
De l'avoir reçue ne donne pas de droit spécial
et de n'avoir pas reconnu Jésus n'écarte pas nécessairement de son
esprit.
Devant le peu d'utilité immédiate,
mes enfants sont partis
sans que je sache
s'ils avaient reçu la fameuse confidence
ou s'ils avaient envie de la recevoir.
Ils m'ont laissé le coeur meurtri
de ne pas pouvoir transmettre à coup sûr
le secret qui s'est glissé en moi.
Dans le silence des discussions
et le délaissement de mes proches,
une lumière a mystérieusement éclairé l'origine de ma foi
en me rappelant ce que Jésus lui-même a dit :
"Ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela".
Et mon coeur s'est rempli de joie à la pensée que l'Eternel s'était
penché un jour sur moi.
Ainsi donc, me voici parmi les
privilégiés
qui savent par avance
que le Christ est le Fils de Dieu.
Aussi, pour ne pas l'oublier,
pour que cette certitude du pardon et de la vie éternelle
imprègne mes gestes tout au long de la journée,
je me dis chaque matin ce que j'ai appris :
Jésus, le fils de David,
est le Fils du Dieu vivant.
Il a été conçu du Saint-Esprit.
Il est né de la Vierge Marie.
Il a souffert sous Ponce-Pilate.
Il est mort et a été enseveli.
Il est ressuscité - les Apôtres l'ont vu -
Il reviendra dans la gloire
pour juger les vivants et les morts.
Il sera le Roi de tous les hommes,
toutes nations unies.
De cette confidence, je veux
souffrir et aimer.
De cette confidence, je veux vivre et mourir.
“Bienheureuse
celle
qui a cru.”
Mais que pouvait-elle croire au juste pour qsu’elle mérite ce
compliment ?
Dans
la
synagogue, Marie entendait lire les Ecritures, elle en retenait des
passages, apprenait les psaumes par coeur. Elle devait connaître
l’histoire du peuple d'Israël, comment il avait été sauvé par Dieu,...
Elle
se
répétait peut-être ceci :
Je crois au Dieu de
nos pères Abraham, Isaac et Jacob
Il est le seul vrai Dieu, il n’y en a pas d’autre,
c’est lui qui donne la vie,
à Lui appartiennent les cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve,
Il a fait sortir Israël d’Egypte.
Je crois qu’il
enverra son messager
qui sera un enfant premier-né d'Israël.
Il occupera le siège de David.
Il sera grand,
il guérira les sourds et les aveugles,
il soulagera les pauvres et les opprimés.
Il souffrira beaucoup pour les péchés des multitudes,
mais Dieu le délivrera et fera de lui la lumière des nations.
J'observe la
loi, signe de l’alliance.
J’espère la nouvelle alliance,
quand Dieu inscrira sa loi dans nos coeurs,
quand nous serons purifiés de nos péchés,
quandtous les peuples viendront à Jérusalem
pour adorer le seul vrai Dieu.
Puis un Jour, vint l’ange
Gabriel qui fit l’annonce à Marie.
Elle lui répondit : “Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait
selon ta parole”.
Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.
Pour Thérèse,
le 12/9/2004. Elle allait bientôt partir.
Ayant lu cette prière, elle la montra à son mari et à sa fille qui
étaient auprès d'elle.
Seigneur,
viens vite,
je n’en peux plus.
Mon corps s’en va en lambeaux.
Si au moins, pour tromper
mon attente,
je pouvais m’approcher de toi,
comme Marie-Madeleine!
Je mettrais quelques gouttes de parfum sur ton pied.
Je sentirais aussi la trace du clou.
Cela me rappellerait l’exclamation de Thomas:
«Mon Seigneur et mon Dieu! »
Cela me ferait patienter!
Car je suis à bout!
Mon corps s’en va en lambeaux.
Ma langue sèche dans ma bouche.
Parfois je ne peux même plus parler à mes proches, mes amis!
Mais peut-être penses-tu à
autre chose pour moi.
Alors laisse-moi m’approcher de toi pendant que tu parles à tes amis.
Laisse-moi seulement toucher la manche de ton vêtement.
Un frisson me parcourra.
Il me fera penser que, bientôt, tu te retourneras et me regarderas!
Cela me ferait patienter!
Car je suis à bout!
Mon corps s’en va en lambeaux.
Parfois je ne peux même plus manger un bout de pain ou boire un verre
d’eau!
Mais peut-être penses-tu à
autre chose pour moi.
Alors fais que mon cœur devienne brûlant dans ma poitrine
comme cela s’est passé pour les disciples d’Emmaüs quand tu as expliqué
les Ecritures.
Cela me rappellera les nombreuses fois où j’ai reçu ton pain.
Et cela me fera patienter!
Car je suis à bout!
Mon corps s’en va en lambeaux.
Ma tête s’alourdit.
Parfois même je ne sais plus mettre deux idées ensemble!
Il ne me reste que la
parole de saint Jean,
la dernière dans les Ecritures,
celle qui n’a pas de suite
ou plutôt celle dont la suite se trouve déjà de l’autre côté.
Les mots suivants seront
ceux que tu diras pour moi toute seule:
«Thérèse, …»
Je les attends, ces mots-là!
Et, les attendant, je répète avec saint Jean :
«L’Esprit et l’épouse disent: “Viens, Seigneur Jésus” »
Oui, viens Seigneur Jésus!
Reviens!
Reviens vite!