Résumé du parcours de la méditation

Préambule

Le but est de cette méditation est de parcourir cette réalité mystérieuse : Jésus est distinct de son Père, et pourtant il ne fait qu’un avec Lui. Le Père est plus grand que moi … Qui me voit voit le Père. Un fois retourné près de son Père d’où il était descendu pour nous, un troisième se manifeste qui est un avec les deux autres puisqu’il ne fait que prendre le bien du Père et du Fils pour nous le communiquer. Il y en a donc trois distincts, et chacun est Dieu tout entier ! Cette réalité, qu’il nous est impossible d’énoncer dans un langage rationnel, est pourtant la porte de la vie. Aussi nous faut-il bien considérer que les personnes et les choses qui nous entourent, aussi infimes soient elles, ont une source mystérieuse et une destination aussi mystérieuse.

Voilà bien le sens de notre méditation. Puisque le langage rationnel ne suffira pas (encore qu’il pourra nous aider) il est capital de chercher à nouer un dialogue avec le Père et (un autre !) avec le Fils pour maintenir notre attention au-delà d’un désir d’efficacité ou d’explication.

L’image

Dans la première partie de la méditation, on s’attache à regarder comment un être débutant sa vie comme un enfant peut être introduit à une relation triple. Cette partie essaie d’entrer dans la compréhension de cette invention : Dieu nous fit homme et femme. Cette réalité étant celle qui nous éveille à la vie, qui place l’enfant face à l’image de Dieu que constitue pour lui l’homme et la femme qui se sont unit à la vie, à la mort devenant une seule chair. Le pas suivant de cette invention est l’amour qui pousse le jeune homme et la jeune femme à quitter leurs parents pour se rapprocher de l’inventeur de la vie et réaliser une image de Dieu pour leurs propres enfants. Le dernier pas où nous amène cette image est le départ vers Dieu que l’on fait un par un. On quitte l’image pour la réalité, on quitte nos amours pour rencontrer l’inventeur de la vie, l’inventeur de l’amour. Voilà l’alliance insondable que Dieu a nouée avec les hommes pour remplir le Royaume d’ « enfants de Dieu ». Les parents leur donnent leur corps si bien qu’ils leur ressemblent. Le Père leur donne l’âme si bien qu’ils sont invités à la vie éternelle.

La rencontre du Fils

La deuxième partie présente la rencontre de Jésus, le Fils. Comme il se présente à nous comme quelqu’un qui a besoin de tout. Il vient à nous comme quelqu’un qui demande sans être sûr qu’on lui donnera. C’est devant Lui que l’homme découvre sa liberté et aussi son péché. La méditation fait découvrir que le péché a une triple dimension, puisqu’il se présente comme un obstacle à une triple relation. (Comme nous avons de la peine à découvrir cette triple dimension dans chaque péché, la bible présente trois péchés ‘types’. Dans chacun de ceux-ci une et dimension prend le pas sur les autres : il s’agit du péché de l’ange, du péché originel, du péché de Pierre ou de Judas.) Pour se préserver de ces comportements, l’homme peut adopter trois attitudes ‘types’, que l’on découvre dans les conseils de Jésus. Ils sont appelés conseils évangéliques et ont trait à la pauvreté, à l’obéissance et à la chasteté, trois attitudes que l’on retrouve radicalement vécues dans la vie religieuse, mais qui ont une version convenant à toute vie de chrétien et même de tout homme. Ces trois efforts nous obtiennent de retrouver l’espérance, la foi, la charité, qui sont les trois qualités de ceux qui maintiennent la triple relation à Dieu. La relation une fois maintenue, elle ouvre aux trois bienfaits : la Paix, l’Amour, la Joie.

Dons de l’Esprit et béatitudes

Si la méditation nous conduit à cet effort de maîtrise, ce n’est pas pour le sport, mais pour entrer dans la vie de l’esprit. C’est à cette troisième partie que doit nous conduire maintenant la méditation. Comment l’Esprit va-t-il inspirer les hommes pour qu’ils vivent en société ? Comment va-t-il les pousser vers la vie en esprit ? Comment va-t-il pousser les hommes à amorcer la triple relation qui est la voie vers la vie éternelle ? La méditation parcours les dons de l’esprit. Elle découvre qu’ils sont le couronnement de l’homme qui a développé ses talents. Il avait reçu ces derniers comme il a reçu la vie à la naissance, c’est à dire sans l’avoir demandé. Défilent ensuite en parallèle, les dons de l’esprit et les béatitudes. Ils s’éclairent les uns les autres. Les premiers recevant des béatitudes un aspect beaucoup plus humain. Les secondes débouchant sur la cohérence lumineuse des premiers. Les deux poussant les hommes à développer leurs talents dans la société pour nouer progressivement la triple relation qui permet en définitive de passer de la vie dans la chair à la vie dans l’esprit. Loi parfaite, l’Esprit a mis au point la loi de l’univers qui culmine dans le corps de l’homme lui donnant facultés et talents et lui permettant ainsi de poser progressivement des gestes de vie, de solidarité. Ce comportement  permet de recevoir, à la fin, la loi de Dieu inscrite dans le cœur.

L’homme seul

Toute cette méditation manifeste que la reconnaissance d’un Dieu personnel, est un geste libre. Il n’y a donc pas de nécessité à reconnaître ici-bas l’existence de Dieu. Certains même la reconnaîtront seulement juste après leur mort, comme le suggère la scène du jugement dernier. Il est alors intéressant de voir jusqu’à quel point un homme peut se développer sans reconnaître le Dieu personnel et son initiative à notre égard. La démarche qu’il fait ainsi est l’inverse de la méditation. Dans celle-ci on partait d’une confiance, ou foi, dans la parole de Dieu pour connaître le monde. Dans la démarche de l’homme, au contraire, on construit un ensemble rationnel à partir des observations et expériences de la vie concrète et de l’intelligence que l’on en a. L’homme va néanmoins rencontrer une série de « trios » qu’il prendra pour des nécessités ou des conquêtes de son intelligence. Ils peuvent se résumer comme suit. Chaque homme a une triple appartenance ; il est à la fois le fidèle d'une église, le citoyen d'un pays et l'employé d'une entreprise ; mais une de ces appartenance ne règle pas les deux autres, c’est à chacun de choisir. A cet aspect individuel correspond l’aspect ternaire de la vie en commun : les Religions rassemblent leurs fidèles sous les pasteurs et les théologiens ; les Etats solidarisent leurs citoyens sous les "politi­ques" et les philosophes ; les Industries coordonnent leurs ouvriers ou employés sous les chefs d'entreprise et les scientifiques.

Retour au début

Celui qui a cru en Jésus-Christ va reconnaître dans ces trios comme les « traces » de l’origine du monde, les « franges de son manteau » comme dit Elie, les conditions qui  lui donnent l’occasion d’entrer dans la vie de Dieu, de participer à ses projets. Il en revient au point de départ qui était : Le Père, dès avant la création du monde, avait prévu que nous serions pour lui des fils adoptifs en son Fils. Celui-ci, partageant notre chair, nous conduirait dans la plénitude de l’Esprit.

     Finalement, notre vie est un Credo ! Pour s'imprégner de cette conviction, voici ce qui pourrait être le credo de Pierre !

 

Tu es Pierre, et sur cette pierre,
Je bâtirai mon Eglise.

 1.         Fils d'Israël j'ai cru au Dieu puissant, l'unique Dieu de l'univers.
C'est lui qui a fait le ciel et la terre, pour les donner à ses enfants.

 2.         Puis j'ai suivi Jésus de Nazareth. Certains ont dit :  il est prophète.
Pour moi, il est le Fils du Dieu vivant. Il est venu pour nous sauver.

 3.         Par nos fautes, Il fut condamné à mort. On l'a cloué sur une croix.
Le Père l'a ressuscité des morts.  Il est monté auprès de Dieu.

 4.         Il a répandu sur nous l'Esprit Saint, pour annoncer son évangile.
Qui croit en Lui ne verra pas la mort. Il recevra la vie de Dieu.

 5.         Aujourd'hui, ne fermez pas votre coeur, repentez-vous de vos péchés.
Vous serez baptisés au nom du Père, au nom du Fils et de l'Esprit.

 

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