Prendre le temps de regarder 1
Lantin : Un clocher… deux sans cloches. 1
Quelques idées de sortie pour le 15 août 1
Le Petit Lourdes à Bassenge. 1
Un vieux dicton nous rappelle que « les yeux seraient les fenêtres de l'âme ». Le regard que nous jetons sur les personnes et sur les choses est souvent déterminant de notre attitude: intérêt ou indifférence, désir de connaître ou volonté d'ignorer.
Nous aurons peut-être la chance de quelque évasion pendant ces mois de juillet et août. Nos regards vont se porter sur des choses que nous trouvons tellement belles: site naturel inhabituel, un édifice où le génie de l'homme éclate; et puis, le hasard de rencontres: un berger de montagne, un vigneron toujours inquiet des mauvaises humeurs du temps estival, un compagnon d'excursion pédestre ou autre... « Il nous faut regarder ce qu'il y a de beau... » chantait Jacques Brel.
Pourrons-nous, pour autant, détacher notre regard de tant d'hommes et de femmes en panne de bonheur, d'épanouissement, de liberté, de dignité, bref de la souffrance omniprésente? Ainsi va la vie avec ses lumières et ses ombres.
Je suis personnellement étonné de trouver dans l'Évangile tant de passages où il est fait allusion au regard de Jésus comme de celles et ceux qu'il rencontre. Regard de Jésus qui perce l'écorce de la bonne conscience endormie ou celle d'une souffrance non-dite, cachée parce que honteuse quelquefois. Il repère le paralytique au bord de la piscine qui sauve: personne ne s'en occupe; à son mal s'ajoute sans doute la solitude et l'indifférence. Jésus l'a vu.
Un regard d'amour et d'espérance se pose sur la femme sans avenir, sinon promise à la mort affreuse de la lapidation. Même regard de vérité et de confiance en l'avenir posé sur la femme rencontrée au puits... Regard de compassion, ému, fraternel pour cette femme , veuve, qui va confier son unique garçon mort à la terre. Ses yeux remplis de larmes à la mort d'un ami: blessure qui ne tue pas l'espérance... Regard de déception devant la solitude de la mort qui approche. Déception mais jamais de condamnation. Pierre, le renégat, va l'expérimenter: son regard va croiser celui de l'Amour qui s'appelle « pardon ».
Regard de joie devant ces petits à qui sont réservés les ‘secrets’ du Royaume, ou du cœur du Père. Regard d'amitié envers ce jeune homme riche, qui est étonnant de vérité et de promesses.
« Prendre le temps pour te regarder, prendre le temps pour t'apprivoiser… », dit une chanson. Si nous prenions le temps, un peu plus de temps pour Le regarder, pour regarder aussi les personnes et les choses, même et peut-être surtout celles qui nous sont tellement quotidiennes qu'elles risqueraient d'en devenir « banales ».
« Il vit et il crut » nous dit l'apôtre Jean, faisant cette expérience formidable de la Vie au-delà de la souffrance et de la mort. « On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible… » disait le Renard au Petit Prince.
Bonnes vacances!
Luc Lhoest, Unité Pastorale « Les Douze ».
Pour les vacances, nous avons choisi de vous présenter une des plus petites mais en même temps une des plus belles églises de notre unité pastorale, celle de Lantin.
Les Lantinois l'aiment bien leur église, où plus de douze générations ont chanté, prié, et aussi pleuré. C'est la maison du Seigneur, mais aussi un témoin de l'histoire. Lorsque nous entrons dans l'église, observons la peinture qui orne le petit autel dans la nef de droite. Un prêtre est agenouillé : c'est Alexandre-Melchior VERDIN, qui fut nommé Curé de Saint-Servais à Lantin en 1688. Il y resta 53 ans, jusqu'à son décès le 16 octobre 1742.
En 1700, pendant une courte trêve, entre deux guerres de Louis XIV, Monsieur le Curé VERDIN ajouta à l'ancienne église, le chœur tel que nous le connaissons : curieux dôme qui recouvre aussi la sacristie. En 1711 il construisit le vaisseau central : trois nefs, sous un seul toit à deux versants.
La nef centrale n'a pas de fenêtres, et le toit du vaisseau central ne se rattache ni au chœur, ni à la tour. La tour, quant à elle, est en pierre de sable, elle pourrait être antérieure à l'incendie de 1468. C'est en 1468 que 500 Liégeois, qui s'étaient mis à la poursuite des Bourguignons, se réfugièrent dans le clocher, où ils périrent dans les flammes. Monsieur le Curé VERDIN fit restaurer la tour, tel que nous la connaissons, en 1720.
Aujourd'hui la Communauté de Lantin est de quelques 774 habitants, dont plus de 80% ont moins de 65 ans.
Parmi les fêtes mariales au cours de l’année, l’Assomption (l’accueil de Marie au Paradis) occupe certainement la place le plus importante. Rappelons que l’église de Paifve est même dédiée à cette fête. Dans notre région également, elle donne lieu à des manifestations qui valent le détour. Voici quelques exemples.
Depuis très longtemps, on a fêté le 15 août dans toute la vallée de la Meuse, ceci, semble-t-il, sous l'influence française. En Outremeuse, on célébrait un office au pied d'une potale. Vu leur nombre, on changeait chaque année. Ainsi est née la « fête des potales ».
Au début du 19e siècle, l'église paroissiale St-Nicolas se substituera à l'église conventuelle des Récollets dédiée à Notre Dame et Ste Barbe. Sa modeste façade ne laisse pas prévoir un intérieur assez grandiose. Prenons le temps d'admirer la statue de Notre Dame d'Outremeuse de l'époque de la renaissance, faisant l'objet d'une véritable vénération, surtout durant la procession du 15 août.
Les festivités:
Le 14 août, entre 14 et 14h30: un petit groupe dirigé par le curé va fêter toutes les Marie du quartier.
15 août à 10 h: départ de la procession de l'église St- Nicolas.
à 10h30, messe en plein air Place Delcour avec chants et homélie en wallon de l'abbé Ledent; célébration par l'abbé Minon, curé, ou le vicaire général Alphonse Borras, enfant du quartier; rentrée de la procession à l'église qui restera ouverte toute la journée.
à 18 h, bénédiction des amoureux, regroupant souvent des couples ayant fêté leur 10, 20 ou 25 ans de mariage.
· à 20 h, bénédiction et distribution de petits pains.
Pierre Jabas
Les festivités annuelles ont débuté fin des années cinquante par une petite « fancy-fair » pour aider le Patro des filles qui débutait ses activités à la Salle Ste-Thérèse, près de l'Église. Bientôt, l'équipe des bénévoles projeta de construire une nouvelle salle, plus grande, pour accueillir le Patro des garçons. Au fil des années, il fallu augmenter les activités et c'est ainsi qu'on organisa rallyes touristiques, concours de play-back, jeux inter villages, courses de tandem, bals, soupers et barbecues géants. Depuis, le Patro des filles a déménagé à la salle « ås hayètes », mais l'entretien et les frais de fonctionnement de ces deux salles représentent un budget important. C'est pourquoi cette petite fancy-fair s'est muée en une grande fête estivale qui s'échelonne sur plusieurs jours.
Le programme de cette année.
Samedi 11 août : bal.
Dimanche 12 août : Tournoi de pétanque, marché de Provence, balade à vélo, souper aux moules.
Mardi 14 août : bal en plein air.
Mercredi 15 août : tournoi de pétanque, marché de Provence, souper barbecue.
Pour tous renseignements : François Pichâ - GSM 0495/365454
II existe à Bassenge une grotte de Notre Dame, semblable à celle de Lourdes, située dans un écrin de verdure exceptionnel. En 1889, le curé de Bassenge, qui attribue à Notre Dame de Lourdes une spectaculaire guérison, construit avec l'aide des habitants, une grotte semblable à celle de Massabielle. Dès 1890, un grand nombre de pèlerins affluent à Bassenge. La grotte est appelée « Lourdes des pauvres » ou « Petit Lourdes ».
En 1902, les Pères du St Sacrement arrivent à Bassenge. Durant près de 70 ans, ils donneront à l'œuvre une remarquable impulsion. De nombreux pèlerinages affluent de partout. En 1904, Mgr Rutten, évêque de Liège, bénit la chapelle des Pères du St Sacrement, au sommet de la colline. Mais en 1974, ils quittent le village. L'œuvre du « Petit Lourdes » tombe en léthargie.
En 1989, à l'occasion du 100e anniversaire du « Petit Lourdes », une dynamique équipe reprend le flambeau : les « Amis du Petit Lourdes » restaurent la grotte. Et les pèlerins reviennent, nombreux.
En 2008, une nouvelle chapelle sera inaugurée. Elle rendra ce lieu de prières encore plus accueillant. Chaque année, le 14 août, à 20 h, une grande procession aux flambeaux rassemble un millier de pèlerins. Et le 15 août à 10 h, les fidèles participent nombreux à la messe en plein air. Mais toute l'année, le « Petit Lourdes » accueille tous ceux qui viennent confier à Marie leurs peines et leurs espoirs et reçoivent par elle cette paix profonde qui vient du Christ.
Lucien Vanstipelen, curé de Bassenge
Dans le cadre de l’année sur la catéchèse, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr. Godfried Danneels, a rédigé une dizaine de documents de quelques pages sur le sujet : « Devenir adulte dans la foi ». Vous pouvez les lire en entier, en format pdf, sur le site de l’Eglise de Liège à l’adresse : http://liege.catho.be/ftp/liege/danneelscatechese/catechese.html
En voici les grandes lignes:
Les temps ont changé, la vie a changé.
La transmission de la foi ne passe plus par les mêmes chemins qu’auparavant.
Mgr. G. Danneels se propose de rechercher les nouveaux chemins de la foi. (Cate1)
Il y a trois étapes sur le chemin de la
foi. Elle doit être crédible (ce sera vu plus loin 5,6 et 7). Elle doit être
perçue comme un appel (voir la résurrection, article 8, qui suggère possible une
rencontre). Elle doit s’exprimer dans un tout cohérent (ce sera développé dans
le 9). Ces trois étapes doivent se faire dans un climat de prière. (Cate2)
Voyons d’abord son contenu. La foi
est-elle si étrange ? Dieu si difficile à connaître ? On ne peut pas en parler
facilement, ni le démontrer. On ne peut pas parler facilement de Dieu, pour le
connaître il faut s’appuyer sur la révélation qu’Il a faite (Cate3)
La révélation se fait dans l’écriture. Elle se complète par la tradition. Elle
interprétée correctement par le magistère. (Cate4)
c’est ce contenu qui doit être crédible.
Mgr. G. Danneels examinera en trois fois
la crédibilité. D’abord il s’attache à la Bible. Elle semble s’être rétrécie
avec toutes les études exégétiques que l’on a réalisées sur elle ! Il semble ne
rester que quelques paroles donnant la garantie d’authenticité. (Cate5).
Ensuite il en vient aux miracles. Ceux-ci ne contraignent pas et donc ne
conduisent pas nécessairement à la foi mais ils ne l’excluent pas non plus (Cate6).
Enfin on réfléchira sur la foi vis-à-vis de la science. Se détruisent-elles
l’une l’autre ? Ou chacune a-t-elle sa pertinence ? Celle-ci semble avoir
réponse à tout, sauf à une chose : la souffrance et la mort. (Cate7)
Le socle de la foi est la résurrection.
Il s’agit d’un miracle, mais il n’est pas comme les autres. Son effet n’est pas
de ce monde, mais il est une entrée dans autre monde il donne une explication
sur le point sur lequel la science est impuissante. (Cate8)
La vie est-elle emplie de secrets ou de
problèmes ? Il vaut mieux accepter le mystère de la vie plutôt que de le réduire
simplement à ce qu’on peut en comprendre. Le magistère (autorité de l’apôtre) et
la théologie (ensemble cohérent formulé par la réflexion) forment une paire qui
équilibre l’écoute compréhensive des révélations faites par l’écriture sur les
mystères de notre vie (Cate9)
Pourquoi certains croient et d’autres
pas ? Voilà une question à laquelle on ne peut répondre. Néanmoins on peut faire
une liste de ce qui manque souvent : pas de contact direct avec l’évangile, pas
de rencontre avec un témoin, pas de véritable expérience religieuse, pas de
penseur chrétien (tous les penseurs contemporains sont incroyants), pas de
respect de « l’autre » (enflure du « je »). Le terrain favorable, quant à lui,
est l’humilité qui accepte de reconnaître ses erreurs. (Cate10)
Il faut ajouter, pour être complet, l’appel incessant à la réflexion personnelle qui est fait à la fin de chacun de ces textes. Ces documents ne sont pas faits pour convaincre, mais pour pousser à la recherche personnelle, dans un environnement de prière. Ceci étant la seule condition pour entretenir la conscience de la rencontre (de l’appel !) qui a été à l’origine de la foi de chacun et sans laquelle le chrétien ne peut pas “Devenir adulte dans la foi”.