Edito pour le mois de mars 2006

 

Insensiblement nos vies connaissent une sorte d’érosion : comme la mer et le vent lentement travaillent la falaise et imperceptiblement en préparent l’effondrement, ainsi la lassitude ou l’ennui, l’habitude et la routine, l’inattention ou la négligence parfois viennent menacer en nous ce qui nous paraît le plus cher et le fort. Si l’on y prend garde, le danger est grand de devoir constater un jour qu’on a laissé aller les choses trop loin, qu’on aurait dû… qu’il aurait fallu…

L’amour, l’amitié sont des réalités de cet ordre, menacées par une usure du temps si l’on n’est pas vigilants à les nourrir et à les rafraîchir sans cesse.

La foi aussi a besoin de cette attention ; avec le même empressement, elle réclame d’être choyée, soignée, entretenue. L’Eglise le sait qui nous propose d’entrer en carême, comme un temps de renouvellement, de remise à neuf. Le psaume 50, psaume de carême par excellence, nous fait prier ainsi : « Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond  de moi mon esprit »

« C’est maintenant le moment favorable » clame saint Paul dans la lecture que nous réentendrons le mercredi des Cendres. Bien sûr tous les temps sont bons pour reprendre sa foi en main, pour se re-convertir à l’Evangile, pour refaire place en nous à la présence de Dieu qui passe trop souvent inaperçu dans nos vies… Mais l’Eglise, dans sa sollicitude pour chacun, attire, une fois par an, l’attention de tous sur le besoin impératif de raviver la foi pour qu’elle garde sa vigueur.  Et les communautés chrétiennes mettent en place toutes sortes d’activités propres à donner à notre foi un coup de jeune, un souffle nouveau : célébrations du pardon, conférences, temps de prière, pèlerinage, actions de partage et de solidarité… Une des prières eucharistiques dit fort bien l’objectif ultime du carême lorsqu’elle dit : « Et maintenant que ton peuple connaît un temps de grâce et de réconciliation, tu lui donnes dans le Christ de reprendre souffle en se tournant vers toi et d’être au service de tout homme en se livrant davantage à l’Esprit Saint » Voilà qui dit et le but et les moyens de notre carême : l’union au Christ, la fraternité, la prière, l’ouverture à l’Esprit…

Sans doute ne faut-il pas remettre à plus tard ce qui nous est indispensable aujourd’hui : « C’est maintenant le moment favorable »

La proposition est faite, l’appel est lancé… Avis aux amateurs !

 

 

Bon carême à chacun

Bonne préparation de Pâques à nos communautés.

Abbé Olivier Windels,

membre de l’équipe pastorale « des Douze ».