Notre mois de juin s’ouvre avec la fête de la Pentecôte. C’est la fête de l’Esprit, don de Dieu pour la vie des hommes ; c’est la date de naissance de l’Eglise aussi…

A quoi ressemble notre vie ? Elle ressemble à une traversée, une grande aventure sur les mers inconnues à la recherche de l’île du bonheur. Chacun choisit sa route, son itinéraire, mais, comme le chantait jacques Brel, « on cherche tous le même port » !

Pour naviguer, chacun adopte l’embarcation de son choix : les uns préfèrent le genre « transat en solitaire » ; d’autres optent de préférence pour ces navires où tout un équipage fait cause commune et s’affaire ensemble aux manœuvres. L’Eglise est l’un des ces bateaux : la barque de Pierre a même pris avec les siècles des allures de gigantesque caravelle où trouvent place des hommes de tout bord, de toute race et de toute culture.

Depuis la Pentecôte, nous le savons, l’appel de l’évangile n’a plus de frontière et l’équipage est aussi nombreux que varié. Reste à ne pas oublier que, même si le personnel ne manque pas (combien de millions de chrétiens de par le monde ?...), chacun a, dans cette équipe, sa place, son rôle, sa tâche. L’Eglise est une aventure partagée où chacun met du sien, apporte son concours, jeunes et vieux, petits et grands, simples et savants.

Le cap ? C’est l’évangile qui l’indique : direction « Amour » toutes ! Le Christ en est témoin, lui qui le premier a réussi la grande traversée : c’est par le chemin de l’amour, du service et du don de soi qu’on arrive à la Vie.  Alors nous avons choisi de le suivre et nous tentons, parfois bien mal, souvent maladroitement, de garder le cap, même si régulièrement, il faut faire le point, se rendre compte des égarements et, résolument, réorienter sa course.

Le capitaine reste le Christ : l’évangile nous le montre souvent dans le frêle esquif des apôtres ballotté par les vagues du lac. Une manière de dire qu’aujourd’hui encore Jésus est à nos côtés et qu’il n’y a donc rien à craindre des tourmentes et des rafales qui secouent encore la barque ecclésiale.

Parlons du vent, enfin ! Pour la traversée, certains ont choisi le pédalo, d’autres la rame : c’est à la force des poignets ou des mollets qu’ils entendent passer la mer… Certains ont dit de l’Eglise que c’était une galère où le chrétien était condamné à s’essouffler pour que quelque chose avance. C’était oublier la Pentecôte et la grande rafale qu’elle provoque : le vent de l’Esprit se lève ! Là aussi Jésus nous en avait prévenu : « le vent souffle où il veut… » avait-il dit à Nicodème. La Pentecôte accomplit la promesse. L’Eglise qui naît ce matin-là peut compter sur une force qui ne vient pas d’elle, elle n’a pas son énergie dans ses propres ressources mais en Dieu, par Dieu. Reste à ouvrir tout grand les voiles pour que nous emporte le vent de Dieu dans l’aventure de l’Evangile. Cela vaut pour le grand voilier de l’Eglise ; cela vaut pour chacun de nous : « ouvrez vos cœurs au souffle de Dieu » chante un chant de Pentecôte, comme une invitation à laisser la force de l’Esprit conduire nos vies…

 

Bonne fête de Pentecôte à chacun et à nos douze communautés d’Eglise

Bon mois de juin aussi…

Olivier Windels, de l’équipe pastorale